Bonsoir Mathilde et bonsoir les enfants
Je suis de retour à la civilisation. Après 5 jours passés sur le terrain, le confort même précaire est particulièrement appréciable.
--Le séjour s'est bien passé. Nous avons découvert beaucoup de cavités horizontales et verticales. Je suis personnellement satisfait du lieu tant par sa beauté par son silence que par la dureté de son climat. L'intérêt scientifique est aussi un élément motivant. La recherche constante de nouvelles plantes insectes oiseaux ...........
--L'île de Madré de Dios fait 25 kms sur 40 kms.
--Pour faire tenir les tentes s'est assez simple. Nous les plaçons à l'opposée du vent dominant à l'abri des arbres. Pour les rendre plus encore robustes, à l'aide de cordes, nous les arrimons sur leurs branches
--Oui c'est difficile de marcher sur cette île. Lorsque vous êtes sur le calcaire, il peut vous arrivez de fouler un sol parfois aussi plat qu'une route où alors agrémenté de petits escaliers naturels que forment l'eau en usant la roche. Par contre la lecture d'itinéraire est rendue très dure en raison de nombreuses failles ou parois escarpées. En somme vous ne pouvez raisonner qu'en temps et non en distance et de croire que de vouloir aller tout droit pour gagner du temps peut vous diriger droit dans cette végétation dense et suspendue. Les arbres poussent les uns sur les autres et la mousse les recouvre. Si bien vous marchez sur des choses qui bougent en permanence ou alors vous marchez sur des branches qui culminent parfois à plusieurs mètres du sol. Ajoutez à cela le volume et le poids de votre sac à dos chargé de matériel spéléo qui se prend dans les branches et vous fait perdre l'équilibre.
--La nature est riche parce qu'elle nous est nécessaire pour subvenir à nos besoins quotidiens. Il fait rarement chaud. La seule hausse du thermomètre enregistrée ces derniers 5 jours est de l'ordre de 10°C et ce de manière ponctuelle. Aussi, nous faisons beaucoup de marche et de dénivelées ce qui demande pas mal de ressource énergétique et je vous passe les heures passées sous terre.....Les trois repas quotidiens composés de soupe et de féculant sont complétés au cours de la journée par des barres de céréales ou chocolatées et de fruits confits.
--Nous n'avons pas trouvé de nouveaux ossements d'animaux. Mais peut-être voulez vous dire humain ??
L'emplacement des camps a été choisi en fonction de la particularité de la roche qui permet de découvrir des grottes profondes, donc dédiées à la spéléologie pure. Cette année, la recherche de cavités ''d'habitation'' est secondaire. Si le hasard nous amène à passer devant l'une d'elles, il va de soi qu'elle sera exploitée.
L'emplacement est important car nous devons rechercher des zones protégées du vent et si possible de la pluie. Le terrain doit tout d'abord être mis à plat. Il est composé de végétations gorgées d'eau. C'est une vraie éponge qui au fil du temps laisse remonter en surface l'eau et crée une sorte de boue dans laquelle vous marchez et dormez quotidiennement.
Ensuite les tentes sont placées et les bâches sont disposées à proximité. Ces dernières permettent de mettre en place ce qui deviendra ''la salle à manger le salon et le coin cuisine''. Bien que vous soyez protégés de la pluie et de la grêle , il n'empêche que vous êtes aux 4 vents. Nous avons quelques peu aménagé ''le couloir d'accès'' en y mettant une sorte de dallage composé de pierres rapportées du lapiaz tout proche. Pendant que la majeure partie des hommes s'attachent à rendre vivable ce coin perdu, l'une des premières tâches importantes et d'envoyer quelqu'un trouver un point d'eau. Vous avez compris qu'ici il n'est pas trop dur d'en trouver. Le problème est que lorsqu'il ne pleut plus, les écoulements s'achèvent vite.
--Le retour est prévu le 5 février au soir. Nous partons en bateau et arriverons 24 heures plus tard à Puerto Natalès. Après 3 heures de car, nous prendrons l'avions depuis Punta Arénas à destination de Santiago du Chili 5 heures plus tard. Pour continuer, nous nous envolerons à destination de Madrid depuis Santiago du Chili. (13 heures de vol)pour y arriver. Enfin 2 heures de vol seront encore nécessaires pour atteindre Lyon.
---Bien au contraire. Après avoir vécu sous ce climat terrible et en vivant parfois des moments difficiles, je peux vous garantir que cela vous fait relativiser sur les petits tracas de la vie quotidienne. Maintenant si vous parlez du côté travail, habitudes.........j'ai peur qu'il va me falloir un certain temps d'adaptation. Il est vrai que vous liez des liens très forts avec vos compagnons d'infortune. C'est avec un petit pincement au coeur que je vais leur dire au revoir. Je pense que l'on se reverra pour d'autres circonstances mais cela se ferra dans pas mal de mois.
--Ne vous excusez pas. Je vous ai proposé ce projet et je me dois donc de faire un effort de répondre au mieux à vos attentes. J'ai essayé d'être précis mais vous me pardonnerez si je n'ai pas été clair je suis assez fatigué.
Un petit coucou à Ambre, si vous me le permettez...
Au plaisir
Bien cordialement
Laurent